Tous victimes du terrorisme
©Isabelle Crépeau, 2015
A Capella
Dans quelques heures 2015
Attente
Flammes de bleu sur fournaise de feu
Cristaux d’étoiles sur fusions de cendres
Sur des lisières frissons de braises
Grêlent de frêles fleurs d’étincelles
À ces brûlures de fièvres aurifères
S’irisent des flambées de poussières
Où naissent des encres de santal
Des fusains de feux de Bengale
Qui dessinent des ciels de Noël
Magies de richesses immatérielles
© Isabelle Crépeau, 2014
Ahavtiv *
Pour le Jour du souvenir
* Je l’ai longtemps aimé en Hébreu
Elle est celle qui écrit des vers de non-dits
Comme des songes flétris sur ses scories de vie
Des bribes de papiers d’émotions retournées
Qui sont flore de brasier sur l’usnée des planchers
Elle est celle qui soupèse ses soucis et leurs fruits
Tête baissée dans les transes de ses pensées meurtries
Harnachée du souvenir de sa douce moitié
Disloquée par le front des conflits armés
Demain je partirai
Car je suis lasse de lire des bulletins de chagrins
Tant d’épopées ailées ont sombrées en mon sein
Comme des papillons de nuit fanés dans le vin
Des brumes pourprées des bombes de la fin
© Isabelle Crépeau, 2014
Sayonara
Fond d’air d’hiver tambourine sur le vide
Des interstices de froids indélébiles
Ponctuant de ses accents la langue de gris
De cette nature folle et meurtrie
La vie s’ennuie
Entre les madriers des murs zébrés
De chaleurs d’électricité
Hiberner
Dans l’opium de ses pensées
Aux solitudes calfeutrées
D’interludes d’intériorité
© Isabelle Crépeau, 2014
Musée national
Ossatures de nervures sur toile d’octobre
Fritures et rouillures sur flaques d’eaux sobres
La terre croasse ses congères de feuillus
Venus des rameaux de cimes aux cils nus
Dans ce mausolée d’été ajouré
Sur les friches troublées de marais percés
Sèchent des tumulus d’érables pelés
Qui saignent à blanc le verso du printemps
© Isabelle Crépeau, 2014
Chez Michel
Filtres d’été sur journées d’automne
Baignent les routes de terres et de blés
Jusqu’aux méandres de la Maskinongé
Et ses cascades d’eaux douces ombrées
Il est celui qui niche au pied des fontaines
Le long des sentiers de mousses de sphaignes
Dans les joncs bleutés des sapins baumiers
Auprès des rochers et des muses d’idées
L’Artiste
des heures aux mains de sculpteur
Qui taille des forets d’oiseaux migrateurs
En bois de rivière et feuilles de copeaux
Caresses de fougères et cuirs de bouleaux
Dans l’atelier du sculpteur Michel Boire
« Les oiseaux amoureux » Oeuvre en chantier
© Isabelle Crépeau, 2014
Ut majeur
Sur les tourbières de labeur
Le chantier des saisons effleure
Les harmonies en demi-ton
Les feuillages d’écueils de bourgeons
Les friches d’herbes fanées de fleurs
Et les paysages en torpeur
L’été se couvre de fraîcheur
© Isabelle Crépeau, 2014