Interrompre le courant-jet, se couper de l’urbain
Bifurquer d’une trajectoire pour contrevenir au quotidien
Traverser des rideaux en vers de pierre
Pénétrer l’espace-temps des siècles et des continents
Pour découvrir un hymne de beauté sculpté en bois de paix
Taillé d’infinis silences et de ciselures de recueillement
De clefs de voûtes en concerts d’ogives, des bulles
Aux notes de forgeron, de maçon, d’artiste et d’architecte
Flottent doucement
En attendant
Que le passant capte
Dans un moment blanc
Ce legs de sagesse où dort l’or de sa Nation
Un lundi de novembre échappant au brouhaha d’un congrès durant l’heure du lunch, je suis passée devant l’église St-Patrick sur le boulevard René-Lévesque à Montréal. Je n’y étais jamais entrée auparavant.
De style néo-gothique cette église fut construite en 1847. J’ai été émerveillée par sa beauté et par la sérénité de ses lieux feutrés. Il m’est alors apparu que nos ancêtres nous avaient légué quelque chose de précieux : des lieux où se couper, ne serait-ce quelques minutes, de la frénésie du monde pour revenir à l’essence de soi-même.
Car la paix et la sérénité n’appartiennent à aucune religion
© Isabelle Crépeau, 2013